La production locale des départements d’Outre-mer a pu se développer au cours des dernières
décennies grâce à des dispositifs qui réduisent ses surcoûts ou la concurrence déloyale de l’importation.
La production réunionnaise bénéficie notamment du mécanisme de l’octroi de mer, droits prélevés sur les marchandises entrant sur le territoire à des taux modulés. 40 000 emplois industriels ont ainsi pu être créés dans les quatre DOM entre 1970 et 1993, grâce au développement des industries rendu possible après la mise en place de cette taxe, qui ne concernait alors que les produits importés.
Depuis 1993, l’octroi de mer, qui finance principalement les communes mais préserve également les équilibres de coûts entre importation et production locale, s’applique aussi à la production locale. Toutefois les différentiels de taux autorisés ont permis un dispositif d’exonération totale ou partielle pour les produits locaux, afin de compenser une partie des surcoûts de fabrication ultramarine et redonner de la compétitivité à la production locale. Consciente de cette situation, l’Union européenne a confirmé à plusieurs reprises sa position en faveur de l’octroi de mer.
Par ailleurs, pour lutter à armes moins inégales face aux importations, d’autre mesures contribuent à réduire les surcoûts de transport que subissent les entreprises industrielles réunionnaises pour leur approvisionnement en intrants productifs provenant de l’Union européenne.
Spécificité réunionnaise : les secteurs de la distribution et de l’importation participent depuis plusieurs décennies au financement des fonds de soutien aux filières de l’élevage, en versant des cotisations volontaires proportionnelles à leurs approvisionnements importés.
Néanmoins, les produits d’importation continuent à déstabiliser les productions locales, et à ce titre il convient de rester vigilant face :
- aux produits dits « de dégagement » : la mise en oeuvre opérationnelle de la clause de sauvegarde prévue à l’article 64 de la loi Egalité Réelle Outre-mer permettra enfin de lutter contre la concurrence déloyale de ces produits commercialisés localement à des tarifs anormalement bas, manifestement inférieurs à ceux pratiqués sur des produits similaires en France hexagonale.
- aux produits d’importation à très bas prix et de qualité très inférieure aux produits locaux, qui viennent régulièrement déstabiliser les productions locales.