Des filières tournées vers le marché local
La pêche réunionnaise s’est progressivement structurée en filières pour mieux répondre aux besoins du marché réunionnais et mieux valoriser sa production.
Le secteur se répartit en quatre grandes catégories :
- la pêche artisanale et palangrière côtière (la « petite pêche »)
- la pêche palangrière hauturière
- l’aquaculture, y compris la production de spiruline
- la pêche industrielle dans les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises).
Les trois premières catégories ont intégré La Production Locale Réunie. Elles constituent la pêche réunionnaise structurée en interprofession, celles dont les actifs sont détenus sur le territoire, dont les produits sont majoritairement destinés aux consommateurs réunionnais et dont toute la valeur ajoutée est profitable à La Réunion.
La pêche industrielle dans les TAAF concerne essentiellement les marchés à l’exportation de la légine et de la langouste, et ne touche que très peu le marché local. Débarquées à La Réunion, les captures sont réexpédiées à l’étranger. Cette pêcherie génère un chiffre d’affaires de 129 M€ (en 2017), pour 350 salariés, dont 230 vivant à La Réunion.
L’ARIPA
En 2010 la pêche réunionnaise, alors en crise profonde et en danger de disparition, s’est structurée en interprofession : l’Association Réunionnaise Interprofessionnelle de la Pêche et de l’Aquaculture. L’ARIPA représente en 2018 plus de 90% des débarques en frais à La Réunion, soit 3 500 tonnes de captures (poids vif) pour un chiffre d’affaires de 22 M€.
Elle oeuvre à la juste rémunération des producteurs et à l’écoulement garanti de leur production sur le marché local. Elle contribue à la valorisation des produits de la pêche et de l’aquaculture de La Réunion pour leur différenciation vis à vis de ceux issus de l’importation. Si elles restent limitées à l’échelle de l’ensemble des produits de la mer, les parts de marché local de la production réunionnaise deviennent d’année en année plus significatives sur le segment du frais (2400 tonnes de poissons réunionnais sur les 3300 tonnes de poissons frais consommées chaque année sur l’île). Cette progression est soutenue par la croissance démographique ainsi que par les actions de valorisation et de communication tous publics mises en oeuvre par l’ARIPA.
CONSOMMATION DE PRODUITS DE LA MER
Panorama de la pêche et de l’aquaculture réunionnaises
Une filière à haute intensité de main d’oeuvre
Le nombre moyen d’emplois directs générés par les activités maritimes dans l’économie réunionnaise est de 5,5 emplois pour 1 M€ de chiffre d’affaires*. La filière structurée ARIPA compte 278 emplois directs référencés, pour un chiffre d’affaires de 22 M€. Le ratio est donc de 12,6 emplois directs par million d’euros de chiffre d’affaires, plus de deux fois supérieur à la moyenne
constatée à La Réunion.
*Source : étude Technopolis pour le Département de La Réunion, 2017
Des activités en forte progression
La qualité extra-fraîche de ses captures est l’atout majeur de la
pêche réunionnaise, qui utilise des méthodes de prise sélectives
(ligne ou palangre avec hameçons) assurant une exploitation
durable de la ressource halieutique environnante.
Grâce aux efforts de structuration entrepris depuis 2010 :
- les volumes de production commercialisés sur le marché local se sont accrus de 50% pour atteindre 22 M€ de chiffre d’affaires consolidé en 2018 ;
- le nombre de marins français embarqués a augmenté de 50% ;
- les revenus des pêcheurs ont augmenté de plus de 40% ;
- chaque année se créent au moins deux nouvelles structures de vente du poisson local.
Le plan stratégique de l’ARIPA
L’ARIPA a validé en 2018 un plan stratégique, avec pour principaux
objectifs :
- le renouvellement des navires de pêche, tous segments et toutes pêcheries confondues ;
- la création d’une marque collective ou l’utilisation de signes de qualité pour différencier la production locale des produits issus de l’importation ;
- le développement d’une seconde transformation, pour apporter davantage de valeur aux produits locaux et offrir une gamme « prêt à consommer » dans l’ensemble des points de vente du littoral réunionnais ;
- l’élargissement des débouchés de la pêche réunionnaise, notamment à destination de la restauration collective ;
- la création d’un outil d’ingénierie financière pour accompagner les entreprises de la pêche et de l’aquaculture dans les investissements nécessaires à leur développement.
Un potentiel aquacole à exploiter
La production aquacole réunionnaise dispose d’atouts et d’accompagnement pour réenclencher son développement.
Ses opérateurs se sont engagés sur la voie de la structuration et de la valorisation de leurs produits.
La Truite arc-en-ciel d’Hell-Bourg dispose depuis 2019 de la mention d’origine Produits Pays Réunion. Une démarche analogue est en cours pour l’espèce Tilapia.
Des activités de diversification aquacole voient également le jour sur les exploitations (aquaponie, pêche récréative, poissons d’ornement).