La Réunion, premier producteur européen de sucre de canne
La canne à sucre est, depuis deux siècles, la culture pivot de l’agriculture réunionnaise et un des piliers de l’économie de l’île. Faire de La Réunion une « île à sucre » est un choix stratégique ancien, remontant au début du XIXème siècle, dicté par des considérations agro-climatiques et une analyse des potentiels de La Réunion. La canne à sucre est aujourd’hui un marqueur de l’identité culturelle et touristique de « La Réunion, île verte ». 80% du sucre de canne européen est produit à La Réunion, qui est également leader européen de la production de sucres spéciaux (30% de la production communautaire).
La filière Canne-Sucre-Rhum-Énergie est la première filière d’exportation réunionnaise. Le sucre et le rhum représentent 70% des exportations « endogènes » (produits fabriqués localement) en valeur. Plus de 90% de la production de sucre est destinée à l’export.
L’industrie sucrière investit 10 M€ par an en moyenne pour moderniser ses outils industriels, ainsi que 7 M€ dans la R&D et l’innovation, facteur de revenus complémentaires.
Un modèle inclusif et intensif en emplois
La filière Canne-Sucre-Rhum-Énergie regroupe plus de 18 300 emplois directs, indirects et induits, soit un actif réunionnais sur dix (l’équivalent de 2,3 millions d’emplois en France métropolitaine). Elle est un pilier du modèle agricole et du revenu des exploitations, avec un modèle essentiellement basé sur de petites exploitations familiales. 90% des planteurs produisent moins de 1 000 tonnes de canne par an, sur 7,6 ha en moyenne (taille moyenne d’une ferme betteravière française : 127 ha).
Très résistante aux aléas climatiques, la canne est le socle de la diversification agricole : 46% des planteurs ont des revenus complémentaires issus d’autres productions agricoles. Elle représente 34% du produit agricole total de l’île. Dans le cadre de la Convention Canne 2015-2021, les producteurs bénéficient d’écoulement et de prix garantis, alors que le prix de la betterave s’est effondré de 42% entre 2006 et 2018. Structurée, la filière regroupe planteurs, industriels et Etat, avec une gouvernance paritaire (industriels-planteurs).
100 % DES COPRODUITS DE SUCRERIE VALORISÉS
Une filière durable
Ses atouts naturels contribuent au développement durable de diverses manières.
Avec la bagasse, la canne fournit 33% de l’énergie renouvelable et 10% du total de la consommation électrique de La Réunion. Environ 15% du revenu des planteurs provient de cette valorisation énergétique.
La canne capte l’ensemble du CO2 émis par le parc automobile de l’île, empêche l’érosion des sols, favorise l’alimentation des nappes phréatiques et nourrit les sols avec les pailles laissées aux champs après la récolte.
Complémentaire des autres filières agricoles, elle fournit 30% des besoins en fourrage et litières pour l’élevage. Une partie de la mélasse est également utilisée comme complément alimentaire pour l’élevage, dont les effluents sont recyclés dans les champs de canne.
A la pointe de la recherche mondiale
La filière Canne-Sucre réunionnaise est reconnue comme un des piliers de la recherche cannière et sucrière mondiale.
Ses points forts sont la sélection variétale (huit nouvelles variétés de cannes ont été proposées aux planteurs depuis 2006) et l’innovation industrielle dans les sucreries (neuf premières mondiales industrielles depuis les années 1980, dont cinq depuis 2007).
La Réunion entretient des échanges scientifiques, agronomiques et industriels avec près de 40 pays, sur tous les continents. Son savoir-faire est reconnu et mis en oeuvre dans une vingtaine de pays, principalement sur le continent africain, mais aussi en Asie et en Amérique du Sud.
Le projet interprofessionnel de filière
• Consolider la position de premier exportateur
de sucre de canne européen de La Réunion
• Accroître le potentiel productif et le revenu des producteurs, dans un modèle agricole familial et inclusif
• Optimiser l’organisation de la filière, les conditions de récolte et la qualité canne-sucre
• Poursuivre et accentuer la contribution sociétale et de développement durable
• Conforter la place du premier centre de recherche européen en canne à sucre, eRcane, dans l’innovation mondiale