70% des besoins couverts par la production locale
La production locale de fruits et légumes contribue de manière importante à l’autosuffisance alimentaire de l’île, puisqu’elle couvre près de 70% de la consommation en produits frais.
L’offre réunionnaise est extrêmement diversifiée, grâce aux nombreux microclimats insulaires qui permettent à la fois la culture des produits tropicaux et de nombreux fruits et légumes des régions tempérées ou méditerranéennes.
Les prix de vente aux consommateurs pratiqués à La Réunion sont comparables à ceux de la métropole, voire moins élevés pour certains produits. Une performance à souligner pour des exploitations 25 fois plus petites et des productions soumises toute l’année à des pressions phytosanitaires plus fortes.

Les chiffres-clés de la filière

Une filière qui se structure, un modèle dynamique et efficace
La filière fruits et légumes est dans une dynamique de structuration, sur une île où le marché domestique a longtemps été caractérisé par l’autoproduction et la production informelle. Elle s’est d’abord structurée autour de neuf organisations de producteurs dans les années 2000 pour ensuite constituer une structure interprofessionnelle (ARIFEL) en 2012. Ce modèle d’organisation de la filière permet à la fois de garantir un revenu équitable aux producteurs et un prix juste aux consommateurs.

Une production en forte croissance

Une production de qualité

Plus de 50% des volumes de fruits et légumes de la filière organisée sont aujourd’hui produits en agriculture biologique, raisonnée ou à haute valeur environnementale (HVE niveau 2). Cette proportion progresse rapidement.
Des cultures d’exportation
La qualité remarquable de plusieurs produits réunionnais est d’ores et déjà reconnue sur les marchés extérieurs. Les ananas Victoria, les letchis, les mangues et les fruits de la passion de La Réunion conquièrent progressivement des parts de marchés à l’exportation (près de 3 000 tonnes par an), sur les segments « premium ». La production de l’ananas Victoria doit devenir à côté du sucre, un axe stratégique essentiel à l’export en jouant un rôle de locomotive pour l’exportation des fruits tant en frais que transformés. Par ailleurs, ce projet export premium, porté par l’ARIFEL, a été inscrit dans le Livre bleu pour l’Outre-mer considérant la valeur ajoutée qu’il peut apporter au territoire.
Des contraintes
La production locale de fruits et légumes se développe en surmontant diverses contraintes. Certaines cultures souffrent notamment d’un manque de main d’oeuvre. La filière doit également faire face à une forte pression phytosanitaire, propre aux conditions tropicales, et à l’apparition de nouveaux prédateurs (exemple : la mouche Bactrocera dorsalis, greening sur les agrumes). Les producteurs se heurtent au manque de réponses phytosanitaires à ces nouvelles infestations et à l’inadéquation de certaines normes européennes applicables aux départements d’Outre-mer, même lorsqu’il s’agit de méthodes durables (techniques de piégeages de masse) ou de développer l’agriculture biologique (l’éthylène utilisé pour le traitement d’induction florale de l’ananas n’est autorisé en bio qu’à l’intérieur, parce qu’il n’a jamais été évalué en extérieur).
L’ARIFEL
L’Association Réunionnaise Interprofessionnelle des Fruits et Légumes (ARIFEL) a été créée en 2012 pour relever les défis quantitatifs et qualitatifs majeurs que doit désormais prendre en compte l’offre de fruits et légumes locaux frais ou transformés :
- répondre aux besoins des consommateurs en matière de traçabilité, innocuité, diversité, et innovation,
- réduire le plus possible l’impact environnemental de la production,
- prendre en compte la nécessité d’assurer des conditions économiques favorables pour le consommateur.
LE PLAN STRATÉGIQUE DE L’ARIFEL

Une ambition forte à l’horizon 2025
Une ambition forte à l’horizon 2025 Les objectifs de l’ARIFEL, à l’horizon 2025, portent un projet sociétal de produits « zéro pesticide » pour les productions sous serres en développant la Protection Biologique Intégrée.
Elle vise :
- 8 000 tonnes de produits frais et transformés à l’export•
- 7 000 tonnes de fruits et légumes produits en Protection Biologique Intégrée (démarche 0 pesticide)
- 2 500 tonnes produites en Agriculture Biologique
- 80 nouvelles installations de Jeunes Agriculteurs en Agriculture Biologique, en production biologique
intégrée (PBI) et en production d’ananas
- 1 500 tonnes de fruits et légumes frais et transformés
écoulés dans la restauration collective - la reconquête de 30% des volumes de pomme de terre importés (900 tonnes)
- la création de 2 500 emplois directs et indirects dans la filière.