Produire l’avenir
Produire l’avenir, c’est construire La Réunion de demain,
relever les défis du développement équilibré, de l’emploi,
de la transition énergétique et de la sécurité alimentaire.
Ce Livre blanc présente ce que les interprofessions et les représentants des filières réunionnaises de l’agriculture et de la pêche, aux côtés de l’Association pour le Développement Industriel de La Réunion, apportent collectivement au territoire. Il réaffirme l’ambition et l’engagement des filières au service de La Réunion, en présentant les enjeux et les impacts de la production réunionnaise. Il justifie donc la raison d’être de la production locale et la nécessité de la préserver.
La production réunionnaise a pris son essor au cours des dernières décennies en surmontant des handicaps majeurs, grâce à la détermination de femmes et d’hommes investis dans le développement de leur île, avec le concours de soutiens publics volontaristes. Des dispositifs et aides financières adaptés ont été créés par l’État, l’Union européenne et les collectivités locales pour faire face à l’éloignement, l’insularité et les coûts de production élevés des départements d’Outre-mer, rendant possible notre développement. Des structures interprofessionnelles ont été mises en place, à partir des années 1970, pour piloter le développement de la production agricole puis, plus tard, de la pêche réunionnaise. Dans le même temps, la production industrielle s’est modernisée et diversifiée, offrant une alternative à l’importation. Les priorités actuelles du gouvernement pour l’Outre-mer, définies dans la Trajectoire 5.0, sont partagées par La Production Locale Réunie, qui oeuvre, parfois depuis longtemps, à l’atteinte de ces objectifs de durabilité.
Nous produisons pour répondre
aux besoins de la population
La production locale réunionnaise couvre aujourd’hui presque 80% de la consommation de produits frais (fruits et légumes, viandes, poissons…) sur l’île. De même, l’industrie a su créer, notamment dans le secteur du bâtiment, des produits mieux adaptés aux contraintes spécifiques de notre environnement insulaire que ceux importés. Malgré les surcoûts de production, les prix d’un grand nombre de produits réunionnais ne sont pas supérieurs – et sont parfois moins élevés – que ceux des produits équivalents en métropole.
D’autres secteurs se structurent (apiculture, plantes à parfum, aromatiques et médicinales, horticulture…) pour continuer de diversifier l’offre réunionnaise. La production locale apporte des garanties de qualité, de sécurité alimentaire et sanitaire, alors que certains de nos voisins dépendent largement d’importations étrangères, sans réelle traçabilité.
Nous produisons pour
créer des emplois
Plus de 40 000 personnes travaillent directement dans les filières de l’agriculture, de la pêche et de l’industrie, soit près d’un actif marchand sur quatre. La production agricole et agro-alimentaire de La Réunion est la plus importante de tout l’Outre-mer. Le modèle agricole réunionnais repose sur des exploitations familiales, qui se sont multipliées à partir des années 1960 par la réforme foncière. Ce choix générateur d’emplois a été rendu possible par l’organisation des filières, la maîtrise de la production, la régulation des marchés et un engagement fort de l’État et des pouvoirs publics, permettant la viabilité des petites structures réparties sur toute l’île. L’agriculture familiale contribue également à l’équilibre entre territoires en maintenant de l’activité dans les Hauts et les zones enclavées. Dans l’industrie, le choix d’une stratégie d’import-substitution soutient de nombreux emplois productifs qui n’existeraient pas dans une économie de comptoir.
Nous produisons pour créer
de la valeur et enrichir le territoire
La production locale représente un pan essentiel de l’économie réunionnaise. Elle couvre une part significative des besoins de consommation des habitants de l’île, investit, crée de l’activité, de la valeur ajoutée et, in fine, du pouvoir d’achat pour tous les acteurs de la chaîne. Dans les filières agricoles et de la pêche, les différents circuits de commercialisation contribuent à une rémunération équitable des producteurs. La Réunion est le premier producteur européen de sucre de canne, principal poste d’exportation de l’île. Dans cette filière, la valeur est principalement produite localement et irrigue le reste du tissu économique. D’autres filières d’exportation, comme l’ananas, le letchi ou les produits de la pêche, jouent un rôle essentiel. Les soutiens dont bénéficie la production locale favorisent l’emploi et représentent, pour la puissance publique, des coûts nettement inférieurs à ceux du traitement social de l’inactivité.
Nous produisons pour donner un avenir durable à La Réunion
La préservation du secteur productif local est indispensable à l’atteinte des objectifs de développement durable, partagés par les acteurs réunionnais, les autorités nationales et européennes. La production locale doit continuer à répondre aux besoins d’une population réunionnaise en croissance. Produire localement contribue également à l’élévation des niveaux de compétence et à l’innovation, génère de la fierté individuelle et de la stabilité sociale. La production locale est engagée dans des démarches respectueuses de l’environnement. Les filières agricoles développent des pratiques agro-écologiques innovantes, accompagnées par des instituts techniques de haut niveau. La préservation de la ressource halieutique est l’objectif premier de la pêche réunionnaise pour subsister durablement. Ces dynamiques doivent se poursuivre.
Le Livre blanc de La Production Locale Réunie – Île de La Réunion vient, avant tout, démontrer les apports essentiels de la production réunionnaise à l’économie et à la société, l’originalité et les vertus de son modèle. Compte tenu de son poids et de son rôle central dans le modèle économique réunionnais, la remise en cause des dispositifs publics qui la soutiennent provoquerait inévitablement l’entrée dans un cycle de récession. La conséquence serait la bascule de notre modèle de société vers davantage de dépendance à l’emploi public et à la solidarité sociale nationale. Les territoires qui développent leur production locale améliorent le niveau de vie de leurs populations, ceux qui font le chemin inverse les appauvrissent. La Réunion est devant ce choix.