17. Permettre la compétitivité de la production avec un modèle économique fortement inclusif

Pour assurer son avenir, la production locale doit poursuivre son développement, dans une logique durable et en continuant à créer des emplois.

La production réunionnaise est confrontée à la nécessité de résoudre une équation a priori insoluble, dans son environnement concurrentiel, avec les contraintes de production qui sont les siennes.

Cette situation a pris une grande acuité ces dernières années avec la nécessité de répondre simultanément aux enjeux de pouvoir d’achat, d’emploi, de qualité des produits et de maintien des débouchés locaux ou extérieurs.

La production locale parvient pourtant à assurer l’équilibre entre ces quatre paramètres et toute priorité accordée à l’un d’entre eux au détriment des trois autres reviendrait inéluctablement à déstabiliser tout le modèle.

La production locale doit rémunérer équitablement ses producteurs sans surenchérir les coûts de revient et les prix des produits. Dans le même temps, ses débouchés doivent être préservés, tout en évitant les à-coups sur ses différents marchés. L’agriculture et les industries agro-alimentaires de La Réunion, comme celles des autres Régions Ultra Périphériques, s’appuient pour cela sur le POSEI (Programme d’Options Spécifiques à l’Éloignement et l’Insularité). Déclinaison ultramarine du premier pilier de la Politique Agricole Commune (PAC), ce programme prend spécifiquement en compte leurs petites dimensions afin de soutenir les débouchés des productions sur les marchés et les revenus des agriculteurs.

Aux enveloppes du POSEI, s’ajoutent la contribution de l’Etat à travers les fonds du Comité Interministériel des Outre-mer (CIOM). Seul le maintien du niveau actuel du couplage des aides permettra aux filières de l’élevage et des fruits et légumes de poursuivre leur développement.

La pêche et l’aquaculture réunionnaises disposent d’un outil public analogue à l’élevage, le plan de compensation des surcoûts, plus récent mais dont la pérennisation est cruciale pour poursuivre l’émancipation de ce secteur. La pêche est confrontée à une autre urgence : le renouvellement de sa flotte. En 2018, l’Union européenne a autorisé la France, à titre dérogatoire, à subventionner ces investissements, dans des proportions variables selon la taille des navires. Ce soutien indispensable doit conforter les activités de petite pêche côtière, pratiquée avec des embarcations de moins de 12 mètres, mais aussi la pêche hauturière, qui nécessite des navires de plus grande taille. Le renouvellement de la flotte de pêche hauturière évitera d’augmenter la pression sur les eaux littorales et préservera la bonne cohabitation des métiers dans l’accès à la ressource halieutique environnante.

La compétitivité de l’outil de production local dans son ensemble repose également sur les mesures d’allègement du coût du travail. L’État a reconnu cette nécessité en rendant notamment, en 2019, tous les secteurs de l’industrie ultramarine éligibles au dispositif de « compétitivité renforcée ».

Ce dispositif a pour effet de diminuer les coûts de revient et d’éviter le surenchérissement des prix des produits locaux pour les consommateurs réunionnais, en même temps qu’ils contribuent à la compétitivité des productions réunionnaises sur leurs marchés extérieurs. L’inscription de ces allègements dans une loi-programme donnerait aux entreprises la visibilité indispensable à tout projet de développement.