19. Accéder équitablement aux marchés

Une des conditions de la réussite de la production locale réunionnaise
réside dans sa capacité à accéder équitablement à ses marchés.

1 – Accéder au marché local en diversifiant les réseaux de distribution

En vertu du droit d’expérimenter et considérant ses contributions positives pour le territoire, des modalités exploratoires doivent être mises en oeuvre pour faciliter l’accès des productions locales à la commande publique dans la logique de la stratégie du bon achat. Par exemple, la création d’une plateforme commune devrait permettre à toute la production locale d’être visible auprès des acheteurs publics et des restaurateurs, permettant ainsi aux productions locales de développer leurs marchés sur le territoire réunionnais notamment.

2 – Accéder aux marchés à l’export

Au-delà du marché local, certaines filières doivent développer leurs marchés à l’export. Dans ce but, plusieurs dispositifs de soutien ont été mis en place. Le rhum domien bénéficie notamment d’un régime fiscal préférentiel, qui lui permet de faire face à la concurrence des pays tiers sur les marchés européens.

D’autre part, pour permettre à l’industrie sucrière des DOM de faire face aux impacts de la décision de l’Europe de libéraliser son marché du sucre et de supprimer les quotas sucriers, une aide structurelle d’État complémentaire a été mise en place en 2017. Elle permet au sucre des DOM de conserver sa compétitivité et donc ses débouchés en Europe continentale.

Un soutien au fret extrant compense partiellement, quant à lui, les surcoûts de transport que connaissent les entreprises réunionnaises exportatrices dont l’éligibilité nécessite d’être élargie aux entreprises de transformation de fruits. Le dispositif prend en charge une partie des coûts d’acheminement vers les pays européens.

D’autres évolutions réglementaires et politiques sont attendues afin de réduire les contraintes d’accès des produits domiens aux marchés européens. Une adaptation de la réglementation sur les certifications phytosanitaires des produits végétaux entrant sur le territoire communautaire est nécessaire. Plus globalement, l’inadéquation de certaines normes européennes, notamment phytosanitaires, à l’environnement tropical et insulaire des DOM doit être corrigée.

Les intérêts de la production réunionnaise, tout comme ceux de la production des autres RUP, doivent enfin être pris en compte lorsque des accords sont conclus entre l’Union européenne et des pays tiers, ainsi que le prévoit le règlement (CE) n°1528/2007. Les filières domiennes d’exportation (sucre, rhum, fruits et produits de la pêche) ne peuvent en effet résister à la concurrence de produits issus de pays ayant des critères économiques, sociaux et environnementaux très inférieurs à ceux qu’elles respectent, ou de pays bénéficiant de vastes économies d’échelle.