Posted on / by mickael

La Production Locale Réunie interpelle le gouvernement

Face, d’une part à la volonté affichée du Gouvernement de remettre en cause les dispositions particulières et les mesures spécifiques à notre territoire, et d’autre part aux impasses dans lesquelles l’État entraîne aujourd’hui les filières agricoles, canne sucre, fruits et légumes, d’élevage, de la pêche, de l’agro-alimentaire et de l’industrie, ces dernières ont décidé collectivement de se mobiliser sous la bannière « Production Locale Réunie ».

La Production Locale Réunie a décidé d’agir pour faire cesser l’indifférence de l’État face au danger de déstabilisation du modèle économique de La Réunion. Elle a également interpelé par un courrier commun, l’ensemble des élus réunionnais pour les associer à cette démarche. 

Les valeurs de développement doivent être défendues collectivement

La Production Locale Réunie associée aux coopératives animales s’est réunie le 26 juin 2019 pour
informer la presse des vives inquiétudes qui pèsent autour de la réduction du budget du POSEI et
l’insuffisance des crédits du CIOM pour les filières de diversification. C’était l’occasion pour la
Production Locale Réunie de se présenter au regard de l’importance pour chacun de ses membres de
porter ces combats parisiens et bruxellois de manière collective :

  • ADIR : Filière industrielle de La Réunion. Le modèle industriel réunionnais s’est développé depuis plus de 40 ans sur le principe de l’import substitution. Il s’agit, chaque fois que c’est possible et économiquement réalisable, de produire sur le territoire, fut-ce à partir de matières premières importées, plutôt que d’importer des produits finis et vivre dans une économie de comptoir. La volonté de la filière est de maximiser la création de la valeur localement.
  • ARIBEV ARIV : Filière animale interprofessionnelle de La Réunion. Les filières animales interprofessionnelles sont organisées depuis plus de 40 ans au sein des interprofessions ARIBEV (porc, boeuf, lait) et ARIV (volaille et lapin). Interprofessions dites « longues », l’ARIBEV et l’ARIV rassemblent des familles professionnelles représentant l’ensemble des filières, de l’amont jusqu’à l’aval. Ainsi, les provendiers, les coopératives d’éleveurs, les outils industriels, les distributeurs, les importateurs, les collectivités et l’État travaillent ensemble pour développer la production animale locale, et assurer ses débouchés sur le marché réunionnais. Les filières animales de l’ARIBEV et de l’ARIV représentent 91 % de la production locale de viande et de lait, et couvrent en moyenne 40 % des besoins.
  • ARIFEL : Filière des fruits et légumes de La Réunion. L’Association Réunionnaise Interprofessionnelle Fruits et Légumes est née le 8 juin 2012 de la volonté des acteurs de la filière Fruits et Légumes de développer, améliorer et sécuriser, par l’action collective, une offre de produits agricoles et agroalimentaires sains, de qualité et adaptés aux marchés. Aujourd’hui elle regroupe l’ensemble des acteurs de l’amont à l’aval de la filière de production organisée, soucieux de créer une dynamique collective.
  • ARIPA : Filière de la pêche et de l’aquaculture. Les filières de la pêche et de l’aquaculture se sont réunies en interprofession depuis 2010, sous l’appellation d’« Association Réunionnaise Interprofessionnelle de la Pêche et de l’Aquaculture ». L’ARIPA est donc le produit d’une réflexion commune aux professionnels, à l’État et au Conseil régional, qui ont fait ensemble le constat de l’impérieuse nécessité de structurer les opérateurs de la filière de la pêche et de l’aquaculture, de l’amont jusqu’à l’aval, du producteur jusqu’au distributeur autour d’une stratégie commune de mise en marché des produits, comme l’élevage, et reconnue unanimement comme un exemple de partage de la valeur et d’organisation efficace. De nouveaux professionnels créent leur entreprise, des structures de vente s’installent autour du littoral, une valorisation supplémentaire est apportée à la production locale. La part de marché de la production locale a dépassé les 20 % en 2018.
  • Syndicat du Sucre : La filière Canne Sucre structure la vie économique et sociale de La Réunion depuis plus de deux siècles. Au fil du temps, des changements d’organisation sont intervenus et la filière a trouvé un équilibre bâti autour de deux sucreries, le Gol au Sud-Ouest, et Bois-Rouge au Nord-Est, et de treize centres de réception adaptés aux contraintes géographiques de l’île, situés au centre des bassins canniers. À ce jour, la filière compte près de 3 000 planteurs, environ 23 000 hectares agricoles soit 55 % de la surface agricole utile, 18 300 emplois directs, indirects et induits. La culture de la canne à sucre est basée sur un modèle agricole traditionnel constitué de petites exploitations familiales. Parce que les industriels se sont engagés, dans le cadre de la Convention Canne, à acheter toute la matière première à un prix garanti, le planteur de canne peut diversifier sa production vers de l’élevage, du maraîchage, de la production fruitière, etc.

Un modèle reconnu et soutenu par les élus locaux

La conférence de presse organisée par la Production Locale Réunie le 26 juin 2019 a été l’occasion de démontrer, si cela était encore nécessaire, que le modèle de la production locale de La Réunion est soutenu par les élus locaux. En effet, les parlementaires réunionnais ont mené des actions auprès du Gouvernement et deux d’entre eux ont participé à cette conférence de presse organisée à La Réunion, à savoir mesdames les députées Ericka BAREIGTS et Huguette BELLO.