08. Production locale, production durable

La production locale est engagée, souvent de longue date, dans des démarches respectueuses de l’environnement.

A La Réunion, la canne à sucre est l’archétype d’une culture adaptée à son environnement. Depuis deux siècles, elle a montré sa résistance aux aléas climatiques les plus violents tout en jouant un rôle essentiel de stabilisation des sols sur une île fortement exposée à l’érosion. Elle capte d’importantes quantités de CO2 atmosphérique et stocke dans le sol des quantités tout aussi importantes de carbone organique. La bagasse, résidu fibreux de la canne, est une des principales sources d’énergie renouvelable de l’île.

L’ensemble des filières végétales de La Réunion s’est engagé dans une démarche de long terme visant à réduire fortement l’utilisation de produits phytopharmaceutiques, dont les impacts sont plus prégnants sur une île. De multiples projets innovants ont été conçus et développés à La Réunion, comme la lutte biologique contre le ver blanc de la canne à sucre, l’utilisation d’auxiliaires contre l’aleurode sous serres ou la gestion des adventices pour réduire l’usage de pesticides malgré la forte pression des maladies et des ravageurs sur les cultures en milieu tropical. Ces projets, issus de la recherche-expérimentation et dont les organisations économiques et de développement ont pu transposer les résultats vers les agriculteurs dans leur pratique quotidienne au champ, permettent ainsi que plus de la moitié des fruits et légumes de la filière organisée soient aujourd’hui issus d’une production durable.

Des démarches analogues ont également cours dans le domaine de l’élevage, dont la mise en oeuvre constitue un critère de conditionnalité du revenu des éleveurs (projet DEFI Responsable 2025). La pêche réunionnaise s’est aussi construite sur un modèle sélectif avec des techniques de pêche centrées sur les lignes et les hameçons pour satisfaire aux enjeux de préservation durable des stocks, socle des standards environnementaux promus par l’Union européenne. Enfin, l’industrie réunionnaise, qu’elle soit agro-alimentaire ou liée aux autres secteurs économiques, poursuit sa transition écologique en améliorant la performance énergétique de ses outils de production, en favorisant l’économie circulaire et les modes de déplacement décarbonés. Malgré les handicaps de compétitivité dont la production agricole, de la pêche et industrielle souffre, celle-ci a tenu à s’engager résolument dans une démarche de transition énergétique et écologique, afin de répondre aux attentes et revendications sociétales des consommateurs réunionnais tout en réduisant son empreinte carbone et sa facture environnementale.